Une île, une abeille

Par sa particularité d’île montagne, la Corse présente une grande variété de biotopes auxquels l’abeille endémique Apis mellifera mellifera écotype corsica s’est adaptée.

L’abeille corse a été caractérisée par des travaux menés par Marie-José Battesti et publiés en 1980, puis complétée et confirmée par les travaux réalisés à l’Université de Corse en 2004, avec des outils de biologie moléculaire (ADN nucléaire et mitochondrial).

Quelles sont ses caractéristiques morphologiques ?
L’abeille corse présente une très bonne homogénéité sur l’ensemble de l’île. Cinq critères la distinguent des autres types abeilles :
  •     Très largement noire, présence d’une bande colorée d’une largeur très faible,
  •     Une pilosité relativement courte,
  •     Un tomentum (1) assez large,Abeille corse_clémentinier
  •     Une langue plus longue,
  •     Et un index cubital (2) élevé.

(1) Le tomentum correspond aux bandes de poils présentent sur chaque segment abdominal.

(2) L’index cubital est une mesure effectuée au niveau des ailes et qui permet de différencier les races d’abeilles.

Quelles sont ses principales caractéristiques comportementales ?

L’adaptation de l’écotype abeille corse aux conditions de milieu se traduit par :

  • Un cycle biologique annuel de développement particulier. Il est de type méditerranéen, la période critique est due à la sécheresse estivale (blocage de ponte en août), alors que l’arrêt de développement hivernal est bref à presqDSCN2119 bisue inexistant en littoral.
  •  Une faculté de profiter au mieux de la succession des floraisons exceptionnelles tout au long de l’année, en s’adaptant notamment aux variations climatiques, ce qui lui permet une exploitation rationnelle et fiable de l’ensemble des ressources du milieu.
Le résultat est l’obtention de productions relativement constantes compte tenu du type des miellées effectuées sur la flore spontanée et diversifiée de l’île.

L’abeille corse et la structuration de la filière
Dès l’apparition du varroa en Europe au tout début des années 80, l’apiculture Corse a joué la carte de l’insularité. Il a été interdit par arrêté ministériel d’introduire cheptel et matériels en provenance de l’extérieur. Varroa est rentré tout de même, mettant à mal l’apiculture insulaire, mais cela a eu pour effet de limiter très largement les échanges avec le reste du « monde » et ainsi de préserver le cheptel d’autres maladies ou pollution génétique.
Puis, afin de valoriser le savoir-faire des apiculteurs et l’ensemble du territoire corse, la filière a décidé de protéger l’abeille locale grâce à des travaux de caractérisation et à la mise en place d’un signe de qualité.
Depuis 2005, le syndicat AOP Miel de Corse s’est doté d’une station de sélection de l’abeille corse.

Protégeons l’abeille corse !
 Aujourd’hui, l’apiculture séduit de plus en plus, et il ecorse 189st de la responsabilité de tous les apiculteurs et apicultrices de l’île de persister dans l’isolement géographique à la fois sanitaire et génétique de l’abeille corse.
Cette dernière n’existe nulle part ailleurs et la Corse doit être un conservatoire exemplaire pour se préserver à la fois de l’arrivée de futurs agresseurs ou d’une hybridation intempestive due à l’entrée de reines ou d’essaims de l’extérieur de l’île.
Sans cette abeille particulière, patrimoine de l’activité apicole insulaire, tout le travail de la filière MIEL DE CORSE serait réduit à néant et ce serait une perte incommensurable pour les générations futures.
Nous rappelons qu’il est interdit d’introduire en Corse des reines d’abeilles, des colonies, des essaims et du matériel apicole usagé. Le non-respect de la réglementation expose non seulement à des risques sanitaires, une pollution génétique, mais aussi à des poursuites pénales.