L’apiculture est une production ancrée dans les traditions de l’île, autrefois déjà, quasiment toutes les familles possédaient des ruches dont certaines étaient implantées dans les murs mêmes des maisons d’habitation.
On retrouve même dans l’étymologie des noms de villages, la présence importante de cette activité : Moltifao signifie « beaucoup de miel », et Castifao « des châteaux de miel ».
Le métier d’apiculteur est complexe et demande une grande technicité. Aussi, en plus des connaissances essentielles sur la biologie de l’abeille et le fonctionnement d’une colonie, les apiculteurs corses ont adapté leur élevage d’abeilles aux conditions spécifiques de l’île.
ALLIANCE DE TRADITION ET MODERNITÉ
La conduite apicole, et notamment le choix des emplacements de ruchers, est directement liée à la connaissance du terroir et de ses spécificités. Elle vise à utiliser au mieux les floraisons successives de la végétation spontanée dans leur diversité et leur rythme de développement, à profiter du décalage altitudinal de ces floraisons dû à leur étagement tout au long de l’année. Pour cela, les apiculteurs déplacent leurs ruches de la mer vers la montagne au fil des saisons.
Il en résulte deux types de pratiques : certaines exploitations travaillent exclusivement en ruchers fixes, sur des emplacements à fortes ressources nectarifères et pollenifères, d’autres pratiquent des déplacements microrégionaux, le plus souvent sur de très faibles distances.
LES CONDITIONS DE PRODUCTION
Les critères du cahier des charges précise notamment que les ruches doivent être installées, organisées et bien entretenues. L’enfumage des ruches se fait avec des combustibles naturels (aiguilles de pins, feuilles d’eucalyptus, romarin etc.). Les répulsifs chimiques sont interdits. La filtration et la décantation sont obligatoires et la refonte du miel est autorisée une seule fois alors que la pasteurisation est interdite.